En agriculture biologique, le taupin reste, avec la pyrale, le principal ravageur du maïs. Les solutions techniques sont rares et nous sommes souvent démunis face à ce ravageur trop souvent mal connu.
Le taupin réalise la majeure partie de sa vie dans le sol :
En France, on rencontre deux types d’espèces de taupins :
- les espèces à cycle long qui réalisent leur cycle de vie en 4 à 5 ans dont 3 à 4 ans de vie larvaire dans le sol.
- une espèce à cycle court qui réalise son cycle de vie sur 2 à 3 ans dont 1 à 2 ans de vie larvaire.
Les larves de taupins vivent et se déplacent dans le sol. Leur déplacement est, à l’instar des vers de terre anéciques, plutôt vertical. Les larves de taupin remontent en surface au printemps et à l’automne pour profiter des conditions favorables : températures douces et humidité optimale. Quand les conditions sont moins favorables, les larves redescendent dans les couches profondes du sol. C’est pourquoi, les dégâts peuvent être importants sur les semis de printemps et d’automne.
Des pistes de lutte existent, même si elles ne sont pas toujours complètement efficaces :
Les dégâts réalisés par le taupin sont provoqués par la consommation des racines de la culture mise en place. Il est important de faire en sorte que la culture s’installe rapidement et que, très vite, la culture produise un maximum de racines. Nous vous conseillons donc de ne pas semer trop précocement et d’attendre que le sol soit suffisamment réchauffé (10 °C à 5 cm utiliser un thermomètre de jauge).
Certaines études canadienne (Mac Kenzie et al., 2010) montrent l’intérêt de la mise en place d’intercultures de moutardes noires broyées et incorporées au sol. La réalisation de ce procédé, appelé biofumigation, provoque la libération de glucosinolate présent dans la moutarde. Celui-ci permet d’éloigner le ravageur des semences de la culture à implanter.
Arvalis teste également depuis deux ans des méthodes de luttes alternatives aux pesticides. Dans leurs essais, l’épandage de 120 kg de blé incorporer à 15 cm avant le semis du maïs donne des résultats aussi performants que les meilleurs traitements de semences chimiques. En effet, cet épandage de blé attire les ravageurs et permet à la culture de maïs de prendre suffisamment d’avance pour résister aux attaques postérieures éventuelle
Piéger pour vérifier la présence des ravageurs :
Dans tous les cas, il peut être intéressant de réaliser un piégeage avant le semis de la culture pour vérifier la présence des larves de taupin. Les pièges peuvent être réalisés facilement avec des pots et des sous-coupes horticoles (cf. schéma ci-dessous) :
Le principe de fonctionnement consiste en la réalisation d’un appât composé de blé et de maïs en cours de germination. Les larves de taupin attirées par ce mélange viennent le consommer et reste dans le pot.
Pour être efficace et avoir une idée objective de la présence et du nombre de larves, une quinzaine de pièges par parcelle doivent être enterrés pendant 15 jours sur le mois d’avril dans un sol suffisamment humide et réchauffé. On estime que la présence de 0,5 larve/piège correspond à 300 000 larves/ha.
Mickaël GREVILLOT, conseiller Bio, Chambre d’agriculture de Haute-Saône