INFO BIO BFC - Le site d'informations techniques de la bio en Bourgogne-Franche-Comté

Méteils, un levier stratégique en élevage laitier et allaitant

Le 14 mars 2018, la Chambre d’Agriculture du Jura et ses partenaires (Chambre de Saône-et-Loire, la Chambre régionale BFC, Interbio Fc, EVA) organisaient une journée dédiée aux protéagineux au Lycée agricole de Montmorot.  L’occasion pour nous de revenir sur ce sujet, et plus largement sur celui des méteils. Pour une information complète, consultez le compte-rendu détaillé de cette journée disponible ici.

  • Les méteils pour diversifier ses cultures, c’est avantageux !

L’utilisation de méteils et de mélanges prairiaux riches en protéines représentent une bonne alternative aux tourteaux de production. Les méteils peuvent être suffisants pour couvrir en concentré un niveau de production entre 5500 et 6500 L par vache laitière par an.
Alice Dousse d’Interbio FC et Florian Bailly Maitre de la CA39 ont présenté ces avantages : (présentation ici). En résumé :

► Rentabilité économique
En général, en soja, les charges sont couvertes et la culture est rentable dès que les 10 à 15 q/ha de récolte sont atteints. En méteil,  c’est le rendement de 15 et 25q/ha qui est retenu. Bien sûr, ces chiffres varient en fonction des charges investies. Mais d’après l’enquête culture régionale conduite depuis 2011, le rendement moyen constaté pour le soja est de 22,3 q/ha et de 35 q/ha pour le méteil.  Ce qui est suffisant pour couvrir ses charges.

► Intérêt agronomique
Les cultures présentent également un intérêt agronomique. Elles constituent de bons précédents qui fournissent de l’azote aux cultures suivantes. Une féverole peut par exemple donner jusqu’à 150kg d’azote/ha environ 200 jours après sa destruction.

Des mélanges riches en protéine pour les vaches laitières

Les deux éleveurs suivants illustrent bien les avantages des mélanges en système laitier : Laurent Basset, du GAEC des Nomonts en bio depuis 2010 à St Lamain, et Pierre-Emmanuel Forest du GAEC du Muguet en conventionnel à St Agnès, engagé dans une démarche de recherche d’autonomie.  Ils ont introduit soja et méteil dans des rotations longues (5 à 8 ans) qui intègrent systématiquement des mélanges de prairies. Les résultats sont là : l’autonomie protéique est atteinte pour le premier et en voie d’acquisition pour le second, grâce aux bonnes teneurs en protéine des méteils. Présentation détaillée des exploitations ici. En résumé :

Au GAEC des Nomonts, deux types de mélanges. L’un est plus productif mais moins riche en protéine. L’autre (10q de moins/ha) permet de dépasser les 20% de protéine. Il contribue ainsi à atteindre l’autonomie alimentaire pour le troupeau avec 1 à 1,5 kg de graine de soja en complément.

► Au GAEC du Muguet, le méteil est à base de pois et de vesces. La valeur en Matière Azotée Totale (MAT) du mélange se situe entre 18 et 22%. Le rendement atteint 45 qx/ha en sols sains et 30 à 35 qx/ha en sols hydromorphes.

L’ intervention de Florian Anselme d’EVAJura et de Floriane Marsal d’Interbio FC confirment l’intérêt technique (apport protéique) et économique (par rapport au prix du tourteau bio). Des détails sont disponibles dans le compte-rendu de la journée.

Des taurillons à l’herbe grâce aux protéagineux

Sarah Besombes, conseillère à la CA71 et Frédéric Demeule, éleveur de charolaises en bio à Rigny-sur-Arroux (71) ont montré l’intérêt des mélanges avec protéagineux en système allaitant (présentation complète ici).

“La production et la valorisation de l’herbe demeure le point majeur de mon système d’élevage. L’insertion de cultures en association méteil m’a permis d’atteindre l’autonomie alimentaire sur mon exploitation et de limiter les charges.”

Frédéric a choisi une stratégie de production de taurillons à l’herbe, en plus de l’engraissement des femelles (15 à 20 % de plus-value en bio pour lui). Il est préférable pour lui de faire un taurillon économe en cycle court, même sans valorisation bio. Son objectif est de sortir des jeunes mâles de 450 à 480 kg en mai-juin à destination de l’Italie. L’herbe permet de fournir les besoins de base aux animaux, les méteils permettent un engraissement en fin de cycle. Il est nécessaire de complémenter modérément en hiver avant une remise à l’herbe pour faire une bonne marge.

Méteils implantés en dérobé : des résultats d’essais moins concluants

D’après les résultats des essais pluriannuel de Denis Chapuis de la CA71, les MAT des méteils en intercultures sont moins intéressantes. Cependant, les mélanges Ray-Gras Italien (RGI) -Trèfles donnent de bons résultats (18 % de MAT pour 1 UFL avec un mélange à plus de 50% de trèfle) même si la reprise est plus difficile pour implanter un maïs derrière.

 

Besoin de plus d’informations?

N’hésitez pas à consulter votre conseiller bio en département (contact). Vous pouvez également lire nos fiches dédiées à ce sujet dans le Guide Grandes cultures bio.

 

Marylou BRESSAND, à partir du compte-rendu de Frédéric DEMAREST de la Chambre d’Agriculture du Jura

Laisser un commentaire

Fermer le menu