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S’installer en Maraichage, retour sur le parcours d’un jurassien

En Bourgogne Franche Comté, le réseau des chambres d’Agricultures accompagne une quinzaine de maraichers par an dans leur installation, et ce chiffre est en hausse ces 3 dernières années. Pour les informer sur les démarches à l’installation et le contexte de la production maraichère dans le département du Jura, une matinée leur a été consacrée.
Retour sur les interventions de la Matinée Installation en Maraîchage :


Connaitre son statut social et ses évolutions

Lorsque que vous souhaitez commercialiser votre production de légumes, la première étape est d’obtenir un numéro de SIRET, en s’inscrivant au Centre de Formalité des entreprises (CFE) qui se trouve à la Chambre d’Agriculture de votre département. Cette formalité permet de créer votre entreprise agricole et de définir vos activités.
► A partir de la création de votre entreprise, vous êtes agriculteur.trice et donc connu.e de la MSA, la sécurité sociale agricole et des impôts.
Ensuite votre statut va évoluer selon la surface que vous cultiver. Cette surface de référence est la surface minimale d’assujettissement (SMA), soit 1ha pour le maraichage plein champ et 0,3ha pour le maraichage sous serre.

► Si vos cultures de légumes s’étendent sur moins de 25% de cette SMA, vous êtes au suivi parcellaire, vous ne payez aucune cotisation à la MSA et n’avez aucune couverture sociale.

► Si vous cultivez entre 25% et 100% de la SMA, votre statut social est celui de cotisant.e solidaire. Les cotisations à la MSA s’élèvent à 14% de votre bénéfice agricole et vous pouvez accéder aux formations VIVEA, organisme proposant des formations pour le secteur agricole.
Lorsque vous être cotisant.e solidaire vous pouvez demander les aides à l’installation Jeune Agriculteur DJA (selon les autres conditions d’accès), avant de cultiver une surface supérieure à la SMA.

► Enfin, à partir du moment où vous cultivez plus de 100% de la surface minimale d’assujettissement, vous être connu.e de la MSA comme chef.fe d’exploitation. Les cotisations s’élèvent à 45% de votre bénéfice agricole, il est alors trop tard pour demander la DJA (dotation jeune agriculteur).


Le START’Agri Création, un stage pour confirmer sa volonté de s’installer

Avec le concours financier de la région Bourgogne Franche-Comté, le Stage Accompagné pour la Reprise, la Transmission et la Création en Agriculture vous permet de passer 3 à 12 mois sur une exploitation maraichère pour tester votre projet en étant accompagné.e et conseillé.e. Ce temps sur l’exploitation du tuteur est complété par un programme de formations organisé par le réseau des chambres d’agriculture, mais aussi par un suivi individualisé de la construction de votre projet par un conseiller.
Pour avoir plus d’information sur le START’Agri Création, vous pouvez télécharger la brochure et contacter votre référent départemental.


Quels financements pour votre projet ?

Outre l’aide à l’installation Jeune Agriculteur et le prêt bancaire, il existe des systèmes de microfinancements comme l’aide à la création ou à la reprise d’une entreprise (Acre) pour diminuer le montant de ses charges sociales, l’aide à la reprise ou à la création d’entreprise (Arce) qui permet de se voir verser 45% de ses droits chômages (ARE), la plateforme participative Miimosa dédiée à la transition agricole ou encore le micro-crédit Adie.

En tant qu’agriculteur.trice vous pouvez demander des subventions à l’investissement, avec des taux d’aide allant de 30% à 60%.
La région BFC a mis en place une aide aux investissement en maraichage, petits fruits et PAM qui est renouvelée régulièrement et qui permet d’investir dans du matériel de production, irrigation et stockage des légumes. Il existe aussi d’autres subventions, qui fonctionnent par appels à projet ouverts seulement sur des périodes définies. Il faut alors consulter régulièrement les sites des financeurs pour connaitre les dates d’ouverture et fermeture. Ces financeurs sont principalement FranceAgriMer (financement national), le Programme de Développement Rural de la région BFC et le Plan de Compétitivité de d’Adaptation des Exploitations agricoles (PDR et PCAE financés par l’Europe).

Il est aussi possible de se faire subventionner à hauteur de 80% les coûts de la certification à l’agriculture biologique.


Les conseils de Matthieu, producteur des Jardins de Ruffey

Matthieu est installé depuis 1 an sur un terrain communal de Ruffey sur Seille, où il cultive des légumes bio sur 1000m² de planches permanentes, en partie sous serres. Il a bénéficié de la DJA à son installation, pour un investissement total d’environ 75 000€ (DJA, apport personnel, prêt familial). En démarrant son activité à l’automne 2021, il a pris le temps de monter ses structures (serres, planches de culture, production de plants), de réaliser un forage et mettre en place le réseau d’irrigation, de se faire connaitre dans le village et auprès des commerces avant de débuter la production de légumes au printemps 2022. Il commercialise actuellement au marché de Ruffey une fois par semaine, ainsi qu’a des restaurateurs avec une ambition de 1000€ de ventes par semaine. Ses problématiques sont la construction d’un bâtiment de stockage sur la parcelle ainsi que la recherche d’un logement à proximité, les déplacements entre son lieu de stockage actuel, son habitation et la parcelle étant chronophages et peu pratiques pour la gestion de la production et de la commercialisation.

À vous qui souhaitez vous installer en maraîchage, voici ses conseils :

Au premier printemps j’ai organisé l’inauguration de mon installation, elle a rassemblée plus d’une centaine de personnes du village.
Beaucoup d’entre eux sont des clients aujourd’hui.

Matthieu b., maraicher des jardins de ruffey

Pendant la construction du projet

► Bien réaliser son étude de marché, elle vous indiquera quels légumes sont à privilégier dans la production et vous fixer un objectif de volume qui sera effectivement écoulé dans les débouchés ciblés
► Être en lien avec le conseiller installation qui suit le dossier, il vous assure une meilleure compréhension des étapes de l’installation et démarches administratives
► Bien estimer le temps consacré aux différentes tâches, le temps de production mais surtout le temps passé à la commercialisation et à la relation avec les clients

Au moment de l’installation

► S’intégrer au territoire en se faisant connaitre des autres producteurs, commerces locaux et habitants, ces dialogues offrent parfois des opportunités pour votre développement
► Assurer une communication efficace pour sensibiliser à votre installation, cela peut passer par des flyers dans les boîtes aux lettres, une inauguration de votre exploitation …

Pendant la production

► Avoir un bâtiment de stockage à proximité du lieu de production, c’est un indispensable pour optimiser la production et éviter de perdre de temps en déplacements logistiques
Être dans les réseaux, ne pas rester fermé sur sa ferme, les maraichers en place sont des sources de connaissances et d’entraide, ainsi que les différentes structures agricoles
Bien noter les données de productions, nombre de plants, de planches, rendements, dates de récolte, tous les éléments qui seront utiles pour mieux planifier la campagne suivante
► Garder en tête que l’erreur est possible, c’est la première année de production, il y aura forcément des loupés, c’est aussi comme ça que l’on progresse
► Garder du temps pour soi, produire dans la limite de ses capacités physiques et ménager sa santé


Des initiatives locales jurassiennes pour installer des maraichers.ères

Dans le département du Jura, avec le contexte des Projets Alimentaires Territoriaux et d’approvisionnement local, on voit apparaitre des initiatives portées par les communautés de communes pour favoriser le maraîchage avec des débouchés de circuits courts. C’est le cas des communautés de communes ECLA (Lons agglomération) et Cœur du Jura (secteur Arbois, Poligny, Salins-les-Bains) dont voici les projets :

Zone d’Activité Maraichère (ZAM) de Lons – Espace Test et Installation directe

8,2 ha situés sur la commune de Courlaoux cherchent leurs porteurs de projet pour des installations en maraîchage biologique et petits fruits. La communauté de commune de Lons qui possède les terres a lancé un appel à candidature pour recruter les futur.es exploitant.es de ce terrain. Il est aussi possible de s’y tester pendant une période grâce à l’accompagnement de la coopérative Coopilote.
C’est une parcelle plane, avec accès à l’eau et drainage, raccordement à l’électricité et possibilité de construction de bâtiments. Les débouchés seront ceux de la vente directe, circuits courts et la restauration collective.
Pour se porter candidat, pour une partie ou la totalité de la surface, vous pouvez remplir la fiche de candidature qui précisera la gestion technique et économique envisagée.
L’appel à candidature contient tous les éléments de description de la parcelle, des aménagements, et les attentes via à via des candidats.

Création d’une ZAM et accompagnement d’un collectif de maraichers pour la vente à la restauration collective

De son côté, la communauté de commune Cœur du Jura récupère des terres agricoles à bon potentiel agronomique pour ce même objectif d’y installer des productions maraichères qui nourriront la population locale.
Elle accompagne aussi, en collaboration avec la Chambre d’Agriculture, une association de 5 producteurs dans leur structuration pour favoriser la livraison de légumes bio aux établissements de restauration collective du territoire. Affaire à suivre puisque les premières livraisons sont prévues pour septembre 2022…


Pour vous lancer, Rendez-Vous au Point Accueil Installation de votre Chambre d’Agriculture !

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