Tout le monde en est conscient : il a fait chaud et surtout très sec cet été. Souvent les éleveurs de notre région ont puisé dans leurs stocks de fourrages et ont fait pâturer des repousses qui auraient dû être récoltées. De plus, pour les systèmes avec maïs, rendement et qualité ne seront pas au rendez-vous ! Pour faire face au manque prévisible de stocks fourragers, il conviendra d’adopter les meilleures stratégies en tenant compte des aspects économiques, techniques et éthiques comme nous le conseillons d’une manière générale en bio.
Rappel des points importants pour anticiper au maximum le manque de fourrage :
- Réfléchir à la constitution de son troupeau d’élevage: nombre et types d’animaux à garder ,ventes possibles sans trop hypothéquer l’avenir. NB: la valorisation des animaux sera probablement plus intéressante aujourd’hui qu’a l’automne quand l’offre sera très importante.
- Faire un tri plus sévère sur les vaches, en fonction de vos objectifs de production, mieux vaux nourrir moins de têtes, et garder les plus productives ou aussi celles qui vêleront en mars /avril et seront moins exigeantes en janvier février.
- Tarir plus précocement certaines vaches permettra d’alléger les besoins prioritaires du troupeau en lactation.
- Utiliser les couverts végétaux qui ont pu être implantés même si on peut y perdre côté agronomique (couverts exportés)
- Tenter des cultures dérobées reste aléatoire, mais cela peut générer du fourrage pour fin octobre début novembre dans certains secteurs…
- Et surtout : établir un bilan fourrager prévisionnel le plus tôt possible, quitte à l’affiner après les dernières récoltes (voir tableaux ci-après). Il sera alors possible d’anticiper en :
-> Utilisant en priorité les ressources BIO locales mobilisables (faire fonctionner les petites annonces du bulletin, ventes/achats de fourrages, mises/prises en pensions hivernales, sites internet comme Agri-affaires en spécifiant fourrages bio dans les recherches ou Bon Coin etc ….)
-> Organisant en commun l’achat et le transport de fourrages bio hors région pour sécuriser la provenance et les prix
Le recours aux dérogations ne devra intervenir qu’en cas d’indisponibilité en bio ou conversion C2, C1.
Réaliser un bilan fourrager, pour prendre les bonnes décisions !
A votre disposition, un tableur à télécharger pour réaliser votre propre bilan fourrager ici
Avec les tableaux ci-dessous vous pouvez réaliser un bilan fourrager assez précis :
1) Calculer ses stocks
Pour passer des kg bruts à la matière sèche de foin/regain , multipliez votre résultat par 0.85 !
Pour l’enrubannage estimez ou pesez vos balles, la matière sèche varie en général entre 60% et 75 % selon vos pratiques.
Évaluation de mes stocks réels à la date du……………………………………..2018
Mon stock de foin en T de MS :
Mon stock de regain en T de MS : Mon stock TOTAL en Tonnes de Matière Sèche :
Mon stock d’ensilage en T de MS :
Mon stock d’enrubannage en T de MS :
2) Calculer les besoins du troupeau
3) Mon bilan, [Stock total] moins [Besoins totaux (2)] = ______________
En fonction du résultat, vous pourrez alors juger dans quelle mesure il est nécessaire d’appliquer les mesures citées dans la première partie de l’article. (vendre des animaux et rechercher activement des fourrages issus du bio …)
N’hésitez pas à faire part de vos déficits fourragers à vos conseillers bio par mail, ainsi nous aurons une meilleure vision des besoins, nous pourrons aussi répondre individuellement ou collectivement à cette situation difficile en regroupant nos moyens et en vous informant au mieux sur les dérogations possibles dans de prochains articles .
Christian Faivre, Chambre d’agriculture du Doubs et Territoire de Belfort,
