“Je soigne bien mon troupeau et il me le rend bien !” : tel était le thème de la réunion d’échange entre éleveurs du Doubs et du Jura en mars 2016 à Sirod(39). A cette occasion, était lancé OTOVEIL dans notre région, une action de recherche et développement d’envergure nationale sur les Outils Techniques et Organisationnels de conseil, pour la surVEILlance et la prévention sanitaire chez les ruminants. Nous faisons ici le point sur l’avancée de ce projet.
L’objectif global de l’étude est de mieux faire le lien entre les pratiques d’élevage et leurs effets sur la santé des troupeaux, en améliorant l’accompagnement des éleveurs, notamment à travers les formations, les visites d’élevage en groupe ou individuelles, les conseils ou visites de vétérinaires etc …
Avoir des troupeaux en « équilibre sanitaire ». Réalité ou utopie ?
Un des premiers résultats de cette action est le travail sur la notion d’équilibre :
L’ ’équilibre décrit globalement un état où les animaux ont peu de problèmes de santé et qui répondent aux exigences de production de l’éleveur. Cette étude va donc tenter d’identifier les facteurs de l’équilibre, et des déséquilibres, en élevage, pour proposer des outils et des méthodes d’accompagnement de la prévention de la santé. Les points clés, comme le premier mois de vie des jeunes, le tarissement ou l’impact du parasitisme seront détaillés pour identifier des facteurs de « réussite » ou de « risque » pour la santé de l’animal.
Des éleveurs de notre région apportent leur pierre à l’édifice, en s’ajoutant à 6 autres groupes d’éleveurs et de fermes expérimentales (Éleveurs et vétérinaires Aveyronnais (AVEM) et de la Drôme (AVER), Éleveurs bio de Loire Atlantique (GAB44), Éleveurs bio du Pays Basque (BLE), Éleveurs caprins des Deux-Sèvres (CIVAM Haut-Bocage), et les Ariégeois (CIVAM Bio 09). Ils bénéficieront en retour de l’expérience des autres et des synthèses nationales.
Quatre actions pour répondre à l’objectif :
- Action 1 : Étude des réseaux de conseil sur la gestion sanitaire en élevage AB, caractérisation de leur fonctionnement et proposition d’un outil interactif au service du conseil de groupe
- Action 2 : Caractérisation des troupeaux biologiques en « équilibre sanitaire » et identification des facteurs de réussite. Enquêtes dans 100 élevages et dans 5 fermes de Lycées ou de l’INRA ;
- Action 3 : Mise au point de grilles de prévention et de détection des déséquilibres, méthodes d’utilisation et de diffusion de nouveaux outils pour le conseil en élevage
- Action 4 : Interaction et analyse transversale. Production collective et pédagogique. Coordination / valorisation. Liens avec l’enseignement et la recherche..
Des groupes d’échanges et des enquêtes en Franche-Comté
A partir des enquêtes terrain et des contacts pris en formation, nous constatons une réel intérêt des éleveurs pour le partage d’expérience et la recherche de méthode afin d’améliorer la santé de leurs troupeaux . En bio comme en conventionnel, l’objectif est de limiter, voire de supprimer, les traitements réguliers avec antibiotiques ou antiparasitaires. Les agriculteurs apprécient le partage d’idées et de points de vue, ainsi que l’animation : écoute, visites de terrain, classification des pathologies selon les thèmes qu’ils choisissent…
L’approche globale avec le système A.B.S (diagnostic complet mettant en évidence les facteurs de risque liés a l’Alimentation, aux Bâtiments et au Suivi de troupeau), mis au point en amont et testé par la Chambre d’agriculture du Doubs et du Territoire de Belfort, CIA 25-90, a été présenté comme un des outils nationaux à partager afin d’améliorer le conseil en groupe ou individuel, pour détecter des risques de déséquilibre.
En complément, en 2017, 14 enquêtes ont été réalisées en élevage pour caractériser des troupeaux bovins laitiers et viande au niveau «équilibre », additionnées à 86 autres réalisées dans les autres régions. Les résultats finaux au niveau national seront présentés au cours de l’année : plus d’informations dans un prochain article!
Des livrets indicateurs ont également été créés et vont entrer en phase de test chez des agriculteurs volontaires! N’hésitez pas à vous manifester auprès de nous (en commentaire ou via la page contact)! Des livrets de surveillance et de détection des déséquilibres sont aussi en finalisation.
Christian Faivre, Chambre d’Agriculture du Doubs et du Territoire de Belfort
