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Trier et stocker à la ferme.

Maitriser la qualité de sa récolte ne s’improvise pas. Le choix des matériaux et des procédés étaient au cœur des réflexions de la journée DEPHY du 16 novembre 2018.

Trier et stocker à la ferme.

Le jeudi 16 novembre 2018 le groupe Dephy bio de Haute-Saône, animé par la Chambre d’agriculture, organisait en partenariat avec Interbio Franche-Comté et les CUMA, une journée sur le thème du triage et du stockage à la ferme. La maitrise de la qualité d’une récolte, souvent contaminée par des graines adventices lorsqu’on supprime les herbicides, est un enjeu fort pour les agriculteurs. De cette qualité dépend la valorisation économique de tous les travaux effectués aux champs.

La journée a débuté par le témoignage de deux agriculteurs, Alain Guyard de Bouhans et Feurg et Benoit Meot de sacquenay en Côte d’Or. Ces deux céréaliers en agriculture biologique depuis 20 ans ont détaillé leurs installations et les motivations qui les avaient poussés à s’approprier ces opérations souvent déléguées aux organismes stockeurs. Parmi ces motivations on peut  retenir la recherche d’autonomie, la satisfaction de proposer à la vente un produit fini, et bien évidemment la recherche de valeur ajoutée en commercialisant eux même des lots de qualité.

 

Un des 3 groupes d’agriculteurs devant le trieur Phoenix Mistral 5

La partie théorique du tri et stockage à la ferme a été présenté par Patrick Madiot de la Société All Seeds Training. Nous avons pu voir que les principes du triage sont basés sur les caractéristiques physiques et morphologiques des graines :

  • La forme : Longueur, largeur, épaisseur
  • La texture du tégument : Lisse ou rugueux
  • La densité de la graine : Le rapport poids/volume
  • La perméabilité du tégument : Graines cassées, fissurées …
  • La couleur et réflectivité du tégument : Graines de couleurs ou de nuances différentes (mates ou brillantes)
  • La vélocité de la graine : Aptitude à se déplacer sur un plan incliné

Patrick Madiot a apporté des réponses concrètes aux problématiques des agriculteurs présents : trieur alternatif ou rotatif ? Grilles à trous longs ou ronds ? Finition des lots avec table densimétrique ou trieur optique ?. Les discussions techniques entre l’intervenant et la salle ont abouti à la présentation de process de nettoyage précis, notamment sur le choix des grilles. Exemple pour du blé tendre sur un séparateur à grilles planes type D101 Denis :

  • Grilles d’émottage : Æ 4 mm long + Æ75 mm long
  • Grilles de criblage : Æ10 mm long + Æ 3mm rond.

Philippe Mondelet de la FDCUMA a fait le point sur la réglementation qui encadre les unités de stockage, les possibilités d’investissement en CUMA et a présenté des exemples de réalisation en Haute-Saône et dans d’autres départements.

L’après-midi s’est déro

ulé sur la ferme d’Hubert GIRARDOT agriculteur du réseau Dephy bio Haute-Saône. Les participants ont pu faire, par petits groupes, le tour des installations de tri et stockage, sous le regard critique de Patrick Madiot. Ce dernier a apporté des améliorations significatives sur le choix des grilles du séparateur rotatif.

Deux agriculteurs du département de la Loire ont partagé leur expérience de création d’un séparateur de méteil. Les plans de ce matériel sont disponibles sur le site internet de l’atelier paysan : https://www.latelierpaysan.org/Separateur-de-meteil

Enfin Alexandre Clavier de BC technique import nous a présenté le trieur aérodynamique Phoenix Mistral 5. En triant différents lots (féverole, méteil, blé avec vesce et gaillet), Alexandre Clavier a montré les possibilités et limitent de cet appareil de finition du tri. Les agriculteurs ont été séduits par la polyvalence de l’outil, l’extrême simplicité des réglages et son tarif réduit pour un appareil de finition, environ 4000 € pour une capacité de cinq tonnes par heure.

La journée a montré que le tri et le stockage à la ferme était possible, mais que ces opérations nécessitaient de maitriser des bases théoriques pour répondre aux problématiques de chaque agriculteurs et ne pas faire d’erreurs dans le choix des investissements.

Luc FREREJEAN

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