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Performance économique des exploitations en AB [1/2]

Quelles Performances économiques des exploitations en agriculture biologique ?

Le bio est sur une dynamique importante depuis 20 ans, mais de sérieuses questions se posent quant aux performances économiques des modèles d’agriculture biologique. Les services statistiques du ministère (INSEE) ont proposé une étude sur ce thème, effectuée sur un échantillon de 1800 exploitations 100 % bio, comparées à 27 800 exploitations conventionnelles.

L’INSEE a souhaité comparer 3 types d’exploitations professionnelles bien  représentées en bio : viticulture, maraîchage (plein air), lait de vache.

Pour ce faire l’INSEE a rapproché de façon inédite 2 sources d’information :

  • L’enquête sur la structure des exploitations agricoles de 2013
  • Les déclarations fiscales des bénéfices agricoles de 2013

Le choix a été fait d’exclure de cette étude les exploitations dont le Chiffre d’affaire était inférieur à 76 300€ (seuil du bénéfice réel) soit 50% des exploitations mais seulement 25% des surfaces et cheptels.

Il en ressort qu’en moyenne en BIO, les prix sont plus élevés et compensent la perte de productivité, grâce notamment à une meilleure maîtrise des charges et des consommations intermédiaires. L’analyse comptable montre une valeur ajoutée supérieure de 40 % à des exploitations conventionnelles.




L’EBE sur les exploitations viticoles montre des écarts particulièrement importants avec les exploitations conventionnelles sur quasiment toutes les régions (voir le zoom ci-dessous pour plus de détails).

En maraîchage, la maitrise des charges est la principale variable explicative des écarts de performance. Idem pour la production de lait biologique où les moindres consommations intermédiaires (les animaux étant majoritairement à l’herbe) permettent de dégager plus de valeur ajoutée. (zooms maraichage et lait à venir dans un prochain article!)

Par ailleurs, on constate plus de recours aux circuits courts pour les produits bio (cf graph), permettant de mieux valoriser la production. Cela se traduit par des écarts d’EBE à l’hectare significatif pour certaines productions : 300 €/ha de différence de rémunération pour le secteur viticole par exemple.

Zoom sur la Viticulture 


Les viticulteurs en agriculture biologique génèrent en moyenne un chiffre d’affaires de 17 000 € par hectare, soit 46 % de plus qu’en conventionnel, notamment grâce à des prix de vente supérieurs entre  10 % à 40 % selon les produits. Malgré des frais de personnel plus de 50% supérieurs en bio, cette meilleure valorisation des vins bio permet d’obtenir en moyenne un excédent brut d’exploitation (EBE) de 6 400 €/ha contre 3 700€/ha pour les viticulteurs conventionnels mais avec de très forts contrastes régionaux.

Article synthétisé par Frédéric Démarest de la Chambre d’Agriculture du Jura
d’après les travaux de du Service de la Statistique et de la Prospective du
Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation.




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