Pour sa troisième journée de formation, le GIEE lait bio de Haute Saône a pris la clé des champs et s’est rendu en Suisse pour visiter des fermes laitières autonomes où la gestion de l’herbe est au cœur de leurs systèmes.
Une journée conviviale à renouveler :
Partie de bonne heure pour découvrir les pratiques d’élevage des producteurs de lait bio Suisse, le groupe a été accueilli chaleureusement par leurs homologues Helvétiques : café et viennoiseries dans la première ferme alors que les tables et les bancs nous attendaient dans la seconde pour partager un déjeuner copieux.
L’herbe et l’autonomie au cœur de deux systèmes très différents :
Gestion de la repro et détection des chaleurs pour optimiser son revenu et gagner du temps.
La première ferme en bio depuis 2012, compte 32 ha tout en herbe (dont 3 de prairies temporaires), les sols sont des argilo calcaire séchants et nous nous trouvons à plus de 1000 mètres d’altitude avec une pluviométrie qui avoisine les 1200 millimètres par an.
Le troupeau est constitué de 32 vaches laitières de génétique Néozélandaise NZ. Les vaches sont légères avec un poids vif moyen de 520 kg et les vêlages sont réalisés à 24 mois entre février et mars. Le système repose sur des vêlages groupés du troupeau et les résultats sont plutôt impressionnants avec 81 % des vêlages en 4 semaines et 95 % en 8 semaines. L’objectif de ce système est double, il doit permettre de faire un maximum de lait au pâturage et de se simplifier au maximum le travail. Les vaches sont donc toutes taries pendant l’hiver ce qui permet aux éleveurs de se libérer du temps.
En termes de résultat, les vaches produisent 5600 litres en 285 jours à 45 de TB et 36 de TP soit 454 kg de matière utile. Le lait produit au pâturage représente entre 55 et 60 % en moyenne sur les 5 dernières années alors que dans le même temps la distribution de concentré se situe entre 6 et 12 % en fonction des années soit une consommation moyenne de 450 kg par vache. Les résultats économiques sont tout aussi impressionnants avec un revenu agricole de l’ordre de 85 000 euros par an et un revenu horaire de 34 euros.
13 000 litres de lait par hectare : qui a dit que le bio ne pouvait pas être intensif !!
Joss et Suzanne PITT nous ont accueillis sur la seconde ferme de la journée. Cette structure n’est pas beaucoup plus grande que la première mais compte le double de vaches. Les mêmes croissements génétiques sont réalisés et le gabarit des animaux n’est pas plus important. Ici aussi, l’herbe est au centre du système. Naturelles le matin, les prairies sont ici sursemées régulièrement et la gestion du pâturage ne laisse pas de place à l’improvisation. Un herbomètre est utilisé chaque semaine pour déterminer les paddocks qui seront offerts au troupeau. Mais la grosse différence par rapport à la première visite réside dans le potentiel agronomique du parcellaire et par la possibilité qu’ a la ferme de pouvoir irriguer ses prairies assurant une pousse régulière toute l’année d’une herbe bien gérée et donc de bonne qualité. Au final, des résultats spectaculaires puisque la ferme produit pas moins de 13 000 litres de lait par hectare !!
Au final pour le groupe, la conviction encore renforcée qu’une bonne gestion de l’herbe est le levier indispensable pour gagner en autonomie et en rentabilité quel que soit le système mis en place sur sa ferme. Indiscutablement, une journée à renouveler.
Rendez-vous est pris pour que les éleveurs suisses fassent à leur tour le déplacement en France et se rendre compte des spécificités de la bio Haute Saônoise.
