2 essais de criblage ont été menés cette année en Haute-Saône à 2 endroits différents !
- Orges semés le 28 octobre à 400 grains/m², dans parcelle avec précédent chanvre, récoltés le 14 juillet, à Auvet (70)
Les brasseurs de Franche Comté sont demandeurs de malts issus d’orges tracées produites localement et biologiques. La production d’orge brassicole bio en Franche Comté étant inexistante, il a été décidé de mettre en place un criblage variétal de tous les cultivars présents sur la liste préférée des malteurs de France. Cet essai doit permettre de déterminer les variétés les plus adaptées agronomiquement au contexte pédoclimatique Franc Comtois. Il doit également vérifier quelles sont les variétés qui dégagent la meilleure marge pour l’agriculteur.
Essai en 4 blocs et 11 variétés testées
Résultats :
Essai implanté tardivement dans des conditions moyennes. La parcelle est marquée par un salissement important : de la vesce recouvre complètement les modalités en fin de cycle. Un désherbage manuel sera nécessaire pour permettre la moisson et sauver l’essai. Les rendements varient de 31 qx pour CASINO, SALAMANDRE et AMISTAR à 26 qx pour VANESSA. Malgré cet écart de 5 qx entre les variétés, les rendements ne présentent pas de différence significative.
Globalement les taux de protéine sont faibles pour toutes les variétés. Seul le cultivar ISOCEL atteint 10 % de protéine. Cette dernière est significativement différente des autres. SC9433 OH présente les moins bons résultats pour ce critère avec 8,9 %.
Quelle que soit les variétés, les calibrages sont très bons. Ils varient de 81 à plus de 95 %. Quatre groupes statistiquement différents peuvent être constitués. Notons que les 3 variétés 2 rangs font partie des 4 variétés qui présentent les meilleurs résultats.
Rendement moyen = 28,6 qx/ha ; Taux de protéine moyen = 9,5 %
Pour simuler les gains économiques permis par chacune des variétés, nous avons déclassé les orges dont le taux de protéines est inférieur à 9 % et pris en compte le taux de calibrage. Les charges étant égales quelle que soit les variétés, nous pouvons comparer le produit brut directement. Le prix de vente pour l’orge brassicole est estimé à 390 € par tonne et 300 € par tonne pour l’orge fourragère. Quatre variétés sortent du lot. Dans ces variétés on retrouve les variétés productives : AMISTAR, SC6760 PH et SALAMANDRE. CHRONO qui obtient un rendement plus moyen tire son épingle du jeu grâce au très bon calibrage des variétés deux rangs. CASINO, la variété la plus productive de l’essai, présente également un des taux de calibrage et de protéines les plus faibles. AMISTAR a été retiré en cours d’année de la liste préférée des malteurs de France, SC6760 PH n’a pas encore validé son inscription. Sur les quatre variétés de tête, les variétés deux rangs SALAMANDRE et CHRONO seraient pour cette année la proposition variétale à emblaver la plus pertinente. Naturellement, il s’agit ici de la toute première année de criblage pour cette espèce et les résultats obtenus devront être validés par la mise en place de nouveaux criblages dès l’année prochaine.
- Orges semés le 16 octobre à 400 grains/m², dans parcelle avec précédent pois protéa, récoltés le 22 juin, à Avrigney (70)
Comme pour l’essai précédent qui avait lieu à Auvet (70), cet essai d’Avrigney (70) avait pour but de déterminer les variétés les plus adaptées agronomiquement au contexte pédoclimatique Franc Comtois. Il doit également vérifier quelles sont les variétés qui dégagent la meilleure marge pour l’agriculteur. Les mêmes variétés ont été testées afin de pouvoir comparer les deux essais.
Résultats
Rendement moyen = 27,5 qx/ha ; Taux de protéine moyen = 8 %
Dans cet essai, les rendements varient 37 à 20,6 qx. Les variétés qui réalisent les meilleurs rendements sont aussi celles qui réalisent les meilleurs calibrages. Comme dans l’essai micro parcelle, les variétés deux rangs : CHRONO et SALAMANDRE se classent dans le groupes de tête en rendement, en calibrage et en protéines.
Les résultats de cet essai corroborent les résultats de l’essai d’Auvet et confirme l’intérêt des variétés deux rangs en système bio. Cet essai sera également reconduit l’année prochaine.
Luc FREREJEAN et Mickael GREVILLOT, CDA 70